Van Gogh le suicidé de la société

Van Gogh le suicidé de la société

Por Antonin Artaud, Antoni Perez-Navarro

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Sinopsis

Artaud Antonin – Van Gogh le suicidé de la société : Polémique, charge contre la psychiatrie et les psychiatres, les siens (Artaud était sorti d’asile l’année précédente) et ceux de Van Gogh, cet essai hybride, poétique et chargé d’émotion, veut réhabiliter Van Gogh. Van Gogh fou ? certes non ! Van Gogh génie, hors norme, souffrant de sa sensibilité, victime d’une société normative et répressive ainsi que de ses médecins qui ont poussé Van Gogh au suicide ! « Non, Van Gogh n’était pas fou, mais ses peintures étaient des feux grégeois, des bombes atomiques », écrit-il. Ou encore : « En face d’une humanité de singe lâche et de chien mouillé, la peinture de Van Gogh aura été celle d’un temps où il n’y eut pas d’âme, pas d’esprit, pas de conscience, pas de pensée, rien que des éléments premiers tour à tour enchaînés et déchaînés. Paysages de convulsions fortes, de traumatismes forcenés, comme d’un corps que la fièvre travaille pour l’amener à l’exacte santé. » « Ce qui frappe le lecteur de  Van Gogh, le suicidé de la société  est sans doute le fait que, malgré le genre auquel on a l’habitude de le rattacher, la disposition du texte n’est pas linéaire : pourtant, on ne saurait le qualifier de vers libre à proprement parler. Par ce ménagement des alinéas, original dans le genre de l’essai, Artaud semble tendre vers la poésie, conférant une sorte de corporalité à son texte, « au croisement de l’œil et de l’oreille », recourant à de véritables anaphores rhétoriques : la répétition phonétique et graphique de certains syntagmes, qui permet à la fois de donner un rythme solennel au texte et de créer une parole qui soit comme un « coup de massue » contre le discours social, mais aussi l’effet de saillance autour de certains mots : « qu’à la boucler », « le suicida », « le tua », « de le calmer », « Puis la mort ». Enfin, Antonin Artaud utilise également la disposition du texte, brisant celui-ci et substituant par moments à la linéarité des phrases une verticalité qui semble indiquer l’abîme… »

Antoni Perez-Navarro